Lorsqu’on subit un AVC, c’est tout un pan de notre corps qui peut devenir un étranger. C’est ce qu’a vécu Antonio, qui, après un AVC survenu il y a neuf ans, a perdu brutalement la connexion avec son hémicorps droit. Pendant des années, il a avancé avec cette nouvelle réalité, cherchant des moyens de redécouvrir son corps et de retrouver une forme de fluidité dans ses mouvements. Ce n’est que récemment qu’il a découvert la fasciathérapie, une approche qui lui a apporté une nouvelle dimension dans son chemin de réconciliation corporelle. « C’est le printemps de mon hémicorps droit. »
Après son AVC, Antonio a eu l’impression que son côté droit était devenu absent, comme une entité étrangère à lui-même.
« Avant, mon côté droit et mon côté gauche formaient une équipe complète. Puis, après l’AVC, j’ai perdu cette harmonie. »
Il explique cette sensation avec une métaphore forte : celle du fantôme. « C’est seulement en réapprenant à ressentir mon corps que j’ai compris que mon côté droit était comme un fantôme : il était là, sans être réellement présent. » Pendant des années, il a dû composer avec cette sensation, sans vraiment savoir comment s’y reconnecter pleinement.
Retrouver la connexion à soi après un AVC : un processus personnel
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, récupérer un mouvement ou une sensation après un AVC n’est pas simplement un retour à la normale. Pour Antonio, c’est un cheminement personnel fait d’explorations et d’adaptations.
« On ne retrouve pas son corps comme un objet qu’on aurait perdu et qu’on récupère intact. C’est plutôt comme découvrir une nouvelle culture, apprendre un nouveau langage corporel. » Cette idée est essentielle : la récupération après un AVC ne consiste pas à revenir à l’avant, mais à construire quelque chose de nouveau.
Il illustre cela avec l’image du puzzle : au départ, tout semble chaotique, mais petit à petit, des pièces s’assemblent. « Il faut avoir la foi que le puzzle finira par se reconstituer, même si au début, on ne voit pas l’image d’ensemble. »
Ce que la fasciathérapie a apporté dans son parcours
Antonio a découvert la fasciathérapie récemment, après des années d’expérimentation et d’adaptation. Ce n’est pas elle qui lui a permis de récupérer, mais elle lui a apporté une nouvelle qualité de perception.
« J’avais déjà retrouvé certaines sensations, mais avec la fasciathérapie, j’ai pu affiner ma perception du lien entre mes différentes parties du corps. C’est comme si j’apprenais à écouter différemment ce qui était déjà là. »
Chaque approche thérapeutique a joué un rôle dans son cheminement, et la fasciathérapie a enrichi son ressenti corporel d’une manière complémentaire. Antonio décrit cette sensation avec une image très parlante :
« C’est comme si mon corps était enveloppé dans une combinaison néoprène. Quand on tire dessus à un endroit, on sent la tension se répercuter partout. Cette unité que j’ai retrouvée, je l’avais déjà travaillée, mais la fasciathérapie m’a permis de la ressentir plus finement. »
Les fascias, ce réseau de tissus interconnectés, favorisent cette sensation de continuité et de dialogue entre les différentes parties du corps.
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Une leçon de vie : l'élève et le maître
Antonio propose une métaphore fascinante pour parler de son adaptation après l’AVC : « L’élève de droite s’est réveillé et veut collaborer avec le maître de gauche. »
Il explique que sa main gauche, qui a dû compenser, est devenue dominante. Mais aujourd’hui, son côté droit commence à s’exprimer de nouveau, non pas comme avant, mais avec une nouvelle dynamique. « Ma main droite, qui était lésée, enseigne maintenant à ma main gauche une autre façon d’agir, plus intuitive, plus adaptable. »
C’est une leçon universelle : accepter que ce qu’on perd nous amène à développer d’autres ressources, et que l’apprentissage passe parfois par le lâcher-prise.
Le message d’Antonio : ayez confiance en vous
En conclusion, Antonio s’adresse à toutes les personnes qui traversent une période de reconstruction après un AVC ou toute autre épreuve corporelle :
« Ayez confiance en vous. La vie nous offre des ressources inattendues. Ce n’est pas une question de retrouver ce qu’on a perdu, mais de découvrir quelque chose de nouveau en nous. »
Un magnifique message d’espoir, qui montre à quel point la perception du corps est au cœur de la récupération après un AVC, et comment des approches comme la fasciathérapie peuvent enrichir ce parcours.
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