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Toucher et Stress Post-Traumatique 

La dissociation somato-psychique est un bouclier contre le traumatisme, où le corps et l’esprit se séparent pour survivre à des violences extrêmes. Cet article explore comment la Fasciathérapie, en utilisant le toucher de relation, aide à rétablir l’unité entre corps et esprit, offrant une voie de guérison pour les victimes de stress post-traumatique. La Fasciathérapie permet une redécouverte de soi, soulignant l’importance de traiter l’individu dans sa globalité.

Pour survivre, les personnes se retrouvent dans un état de dissociation profonde, leur corps devenant une « carapace de résistance » face à la douleur.

 L’hypervigilance les garde « enserrée » en permanence. En effet,  les reviviscences traumatiques, les cauchemars, révèlent un organisme en alerte permanente. Etant donné que la dissociation sert de mécanisme de survie.

« Un humain n’est pas fait pour vivre des violences extrêmes qu’il en soit victime ou témoin » écrit le Dr Agnès Afnaïm, médecin au Centre Primo Levi, centre spécialisé dans l’accueil des victimes de tortures ou de violences politiques dans leur pays d’origine.

Cette condition engendre une rupture des liens entre pensées, perceptions, et sensations corporelles. En fin de compte, elle mène à une fragmentation de l’expérience du soi. La médecine conventionnelle se trouve souvent dépassée par la complexité de ces manifestations, où le corps s’exprime avant tout comme un cri muet du traumatisme vécu.

Le toucher de relation

La pratique du toucher, inscrite dans la Fasciathérapie et la psycho-pédagogie perceptive ( voir l’article sur l’histoire de la Fasciathérapie), s’avère être un pont entre le soignant et le client, facilitant un dialogue non-verbal avec le corps.

Ce toucher a la particularité d’être à la fois doux, profond et respectueux : le corps ne se livre pas lorsqu’il est agressé, encore moins dans de pareilles circonstances; la douceur est ainsi une voie d’accès privilégié. Enfin, la lenteur du geste permet d’accéder à la profondeur du corps. (Je reviendrai sur cette notion dans un autre article)

Ce toucher nécessite beaucoup d’entrainement : plus on a développé sa perception et plus nous pouvons sentir et répondre à la demande profonde du corps.

Il offre la bonne pression, au bon endroit et au bon moment afin d’être un appui pour que le corps se libère et retrouve à la fois calme et vitalité. Enfin, il rétablit le sentiment d’unité et de présence à soi. 

le toucher de relation

Récits d'expériences

Centre primo Levi

Le Dr Agnès Afnaïm est médecin généraliste et Fasciathérapeute dans un établissement qui reçoit les victimes de tortures. ( https://primolevi.org/)

« Grace à ces séances la personne habite à nouveau son corps, comme en témoigne cette jeune fille érythréenne. Elle s’était présentée au Centre Primo Levi émaciée, vêtue de noir, triste, repliée sur elle-même, la tête et l’œil bas. Dans sa chambre d’hôtel, elle avait masqué les fenêtres avec des journaux. Après quelques séances, elle témoigne de ce qu’elle a ressenti :
« l’autre jour, je marchais dans la rue et j’ai senti mon bassin. Mes jambes y étaient solidement ancrées et là j’ai pensé que je pouvais aller où je voulais dans ma vie » ». relate le Dr Afnaïm

Les témoignages des clients, tels que celui de la jeune fille érythréenne, révèlent la puissance transformatrice de cette approche. En réhabituant progressivement le corps, la thérapie par le toucher aide les individus à retrouver un sentiment d’ancrage et de possibilité dans leur vie, signe d’une reprise de contrôle et d’une réintégration de leur expérience corporelle et émotionnelle.

 

Une thérapie en cas d'urgence

 » Dans les situations de catastrophe et de stress intense, la fasciathérapie est particulièrement appropriée. Elle permet de supprimer immédiatement l’empreinte inscrite dans les tissus et de restituer un état d’unité somato-psychique »

Isabelle Eschalier dans son livre   » La Fasciathérapie », relate son accompagnement  lors des attentats en septembre 2001. 

Se portant volontaire, elle a pris en charge une douzaine de personnes. 

Son objectif a été dans un premier temps d’enlever l’onde de choc dans les tissus. Puis en réinstallant la cohérence du mouvement interne et enfin de réinstaller l’unité somato-psychique.

En deux ou trois séances, l’état de vide intérieur, de fébrilité, de  » jambes coupées », de  » souffle coupé » et d’abattement ont disparu. 

Le témoignage des personnes traitées dans ces circonstances fait toujours « état d’une sensation de tranquillité assez étonnant dans un tel contexte, qui leur permet de faire face à l’évènement et de se sentir moins vulnérables. » 

C’est aussi le cas suite un choc tel qu’un deuil, une annonce de maladie… ou tout autre choc psychologique  violent.

Conclusion

En cas de choc physique et/ou psychologique et quelqu’en soit la cause, que ce soit pour vous ou une personne de votre entourage, pensez à aller consulter un fasciathérapeute aussi rapidement que possible. 

Je vous rappelle les annuaires Suisse 🇨🇭 : https://asfascia.ch/

et Français 🇫🇷: https://fasciafrance.fr/

https://fepapp.fr/annuaire-praticien/

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Sources : 

« Du corps objet au corps sensibl, grâce à la Fasciathérapie » Dr Agnès Afnaïm, Mémoires 2021/1 N°80. éditions Centre Primo Levi

« La Fasciathérapie, une nouvelle méthode pour le bien-être » Isabelle Eschalier- Edition Guy Trédaniel

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Cet article a 10 commentaires

  1. Merci pour cet article super intéressant. Je n’aurais jamais imaginé l’effet positif de la fasciathérapie sur les traumas.

    1. Oui et c’est même indispensable! merci pour ton retour Beatrice

  2. Cette approche douce et respectueuse semble réellement prometteuse pour accompagner la guérison des personnes ayant vécu un trauma. Je suis impressionné par la délicatesse de cette méthode et son potentiel pour soulager efficacement la souffrance psychique.

    1. Oui, n’hésitez pas à envoyer vos patients vers un Fasciathérapeute en cas de trauma, c’est réellement d’une aide importante!

  3. Murielle Zamora

    Merci pour cet article effectivement hyper intéressant et tellement juste!!!

    1. Merci Murielle pour ton retour, ça me touche beaucoup!

  4. laurence munoz

    Cc,

    j’ai lu ton article sur la microkine et la fasciathérapie avec bcp d’attention.

    Hier je suis allée faire une séance de microkiné avec mr Liboureau ,je lui ai,parlé de ton article.
    Il a été de suite le lire et il t’a demandé en ami sur facebook.

    Pour ma part suite à cette séance ,ce que j’ai pu constaté /

    effectivement la microkiné va chercher les traumas aussi bien sur le physique que sur le psychologique avec des petits tapotements sur divers parties du corps,puis va travailler d ‘une manière plus à mi-chemin de la kiné et de l ‘ostéopathie . Les premières fois, cela peut surprendre et secouer.

    La fasciathérapie apporte tout de suite du calme,de la douceur .
    Durant la séance le thérapeute et le patient sont d’avantage en symbiose ,à la fin on ressent de la sérénité;

    En conclusion,je trouve que ces deux thérapies sont complémentaires,l’une va à la recherche du trauma qui a pu déclencher telle ou telle pathologie,la fascia aide le corps dans sa globalité à retrouver son équilibre , à soulager les maux,et plus le temps avance je lui trouve meme un coté spirituel;

    J’adore !!!

    A bientot.

    Suite lundi je pense aller faire une deuxième séance d’arts martiaux sensoriels.

    Bisous .

    Laurence

    1. Merci Laurence pour ton retour; c’est super que tu puisses confirmer la complémentarité de ces 2 méthodes; je pense que cela aidera les personnes qui sont intéressées par le sujet.

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