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La fasciathérapie pour soulager le mal de dos

Le mal de dos : comprendre et traiter avec la Fasciathérapie

Le mal de dos, cette affection si répandue, résulte souvent de divers facteurs comme le stress, une posture inadéquate, des traumatismes ou d’autres problèmes de santé. Dans cet article, nous explorerons comment la thérapie complémentaire peut offrir des solutions pour comprendre et traiter ce malaise persistant.

fasciatherapie et mal de dos

La philosophie de la thérapie complémentaire

La thérapie complémentaire mise sur le travail axé sur les solutions. Dans cette optique, les problèmes ne peuvent pas être résolus du jour au lendemain mais demande un processus de développement d’une meilleure perception et de conscience de soi. Il ne s’agit pas de corriger une erreur, mais de vous accompagner dans le développement d’une nouvelle façon de bouger, plus légère, plus fluide et plus en conscience.

Reconnaissance en Suisse

La Suisse a reconnu 22 méthodes qui s’inscrivent dans cette vision : accompagner le client sur le chemin de la santé, se concentrer sur les changements obtenus pour augmenter la motivation.

Ressources complémentaires :

Zoom sur la Fasciathérapie

Elle est une approche holistique qui considère le corps dans sa globalité, en mettant l’accent sur le fascia, un organe qui est absolument partout dans notre organisme. Il enveloppe et soutient les muscles, les organes, les os, les systèmes sanguins, lymphatiques… Le Fascia joue un rôle fondamental dans la perception de notre corps.

Sensible au stress, aux mauvaises postures, aux chocs et aux traumatismes, le fascia peut durcir, se contracter, voire créer des « adhérences » entravant ainsi la liberté des mouvements et des articulations. Ces entraves peuvent mener à de la douleur, des spasmes et des tensions musculaires, et par la suite à une gêne musculaire et articulaire, un déséquilibre dans l’alignement du corps et une mauvaise circulation lymphatique.

Malheureusement, cela ne se voit pas aux imageries médicales traditionnelles !

Le rôle du Fasciathérapeute

Le Fasciathérapeute le sent sous sa main et vous rassure : il y a bien une cause à votre souffrance!

Ouffff…

Il détecte et traite les tensions, offrant ainsi une réponse concrète aux maux invisibles dans les imageries médicales traditionnelles.

La relation entre fascia et douleurs lombaires

L’implication du fascia dans l’apparition et le maintien des douleurs lombaires a été démontré : des observations chirurgicales, d’épaississement et de perte de glissement des fascias de patients lombalgies.

Lorsque tous les fascias sont tendus et rigidifiés, la posture et la motricité du patient sont altérées et génèrent une surcharge musculaire

Le traitement en fasciathérapie consiste en des mobilisations douces et précises qui visent à libérer les tensions et à restaurer la mobilité des tissus, permettant aussi le développement d’un nouveau ressenti, d’une meilleure perception de son corps.

La Thérapie Manuelle

Le thérapeute va donc agir sur votre état de tension globale en harmonisant le tonus interne. Cela va déjà grandement apaiser la personne souffrant de douleurs de dos. Puis le Fasciathérapeute va être un peu plus spécifique :

Il va orienter son action et son attention sur les muscles clés

Le diaphragme


Traiter le diaphragme est essentiel pour interagir sur la douleur et l’anxiété. Ce dernier est un muscle respiratoire qui stimule en permanence le système nerveux. Sa tension induit de l’anxiété et accroît la douleur. Il est attaché à la colonne vertébrale et influence considérablement une hypomobilité de la colonne vertébrale. Il est généralement traité quelque soit l’endroit de votre douleur.

Le psoas


Impossible de passer à côté du muscle psoas dans le cas d’une lombalgie : Situé profondément dans le ventre en avant des lombaires, il est largement impliqué dans les lombalgies aiguës (lumbagos).
Le psoas n’est pas facile d’accès : la main du praticien pénètre dans la masse abdominale à la recherche de la contracture musculaire puis, par des tractions lentes et des points d’appui, parvient à détendre le muscle et à rétablir son tonus interne.

Douleurs lombaires

Le muscle diaphragme ( en forme de coupole) et les muscles psoas, droite et gauche, qui descendent vers les membres inférieurs.

Le piriforme

Le fasciathérapeute aborde la région pelvienne en s’adressant principalement au muscle piriforme et aux muscles profonds situés à l’intérieur du bassin. le piriforme côtoie le nerf sciatique dans la région de la fesse et peut provoquer des douleurs sciatiques en se contractant.

Les viscères

Une approche des viscères abdominaux ( intestin grêle, gros intestin, foie, estomac, pancréas, utérus, prostate …) est également indispensable. En effet, ces derniers sont accrochés à la colonne vertébrale par le fascia et forme un tout indissociable. La plupart du temps, nous retrouvons un viscère hypomobile en regard de la douleur lombaire ou dorsale.

Ces libérations peuvent être accompagnée d’une sensation de chaleur ainsi que d’un profond relâchement physique et psychique.

Et bien plus…

En cas de troubles lombaires, le thérapeute cible aussi son action sur des zones précises comme les vertèbres lombaires, le sacrum, la hanche ou les articulation sacro-iliaques pour agir sur les densifications osseuses et les crispations des fascias ligamentaires et capsulaires. Il peut aussi réaliser un traitement plus général vers le membre inférieur, le thorax, le cou ou encore l’épaule et le membre supérieur pour rechercher des points de tension à distance qui influencent la région lombaire.

La Gymnastique sensorielle pour pratiquer et ancrer dans le quotidien des nouvelles habitudes de mouvements

Ces mouvements simples et lents

sont conçus pour renforcer la conscience corporelle. Elle est accessible à tous sans limite d’âge et sans contre-indications car elle s’effectue dans la lenteur. Ainsi vous pouvez la pratique en cas de douleurs lombaires, avec ou sans hernie discale, en cas de douleurs dorsales ou cervicales.

C’est une approche qui étudie les mouvements du corps humain et la manière dont les informations sensorielles sont intégrées pour réguler ces mouvements.

Ils permettent de sortir de ses habitudes, c’est la nouveauté qui permet la réorganisation des schèmes ( l’écriture d’un lexique des termes employés est en cours :))


Résultats de la recherche

Au dernier Congrès international sur les Fascias, (Fascia Research Congress, Montréal 2022), Paul Sercu a présenté les résultats d’une recherche sur l’impact des exercices de Gymnastique Sensorielle sur la flexibilité du corps et l’épaisseur des plans de glissement des fascias.
Retrouver l’article sur le blog des Frenchies à Montréal

Voici les conclusions de la recherche:
– il y a une nette amélioration sur le test classique distance bouts de doigts/sol :
80 % d’amélioration avec la GS vs 24 % ( méthode échauffement/renforcement/étirement)
– après trente jours d’exercices, l’échographie a montré une matrice fasciale réorganisée et un réalignement des fibres dans les deux groupes, le changement le plus important étant observé dans le groupe test

La Gymnastique Sensorielle permet des résultats plus rapide que la méthode traditionnellement utilisée


En pratique

Je vous propose maintenant de vous décrire 2 mouvements de base pour commencer à pratiquer chez vous :

Apprendre à gérer la lenteur est une base indispensable au mouvement sensoriel. Si vous pratiquez seule à la maison, il est difficile de ressentir la vitesse idéale… alors voilà ce que je vous propose : vous essayez d’être le plus lent possible MAIS le déplacement doit être visible à l’oeil nu.

L’exercice se fait soit sur un tabouret soit assis en avant d’une chaise. Prenez le temps de vous poser, relâcher les tensions de la tête, des épaules, des mains ( qui sont déposées sur vos cuisses), du dos afin de trouver la position où vous vous sentez le plus détendu possible.

Si vous le pouvez, fermez les yeux dès le départ afin de vous mettre en relation avec vos sensations internes sans le parasitage de la vue.
Sinon, commencez les yeux ouverts et plus tard, essayez de les fermer.

Le premier mouvement est un mouvement linéaire avant/arrière ( antéro-postérieur dans notre jargon) :

Imaginez que vous vous glisse dans un rail…

Tout de vous va aller vers l’avant, lentement, vous emmenez toute la colonne vertébrale, la tête, les épaules, le thorax, le ventre, le bassin…

Si une douleur apparait, arrêtez-vous, n’allez pas plus loin. Essayez, dans le mesure du possible, de ne pas vous pencher en avant. L’importance n’est pas la distance parcourue mais la qualité de la lenteur du mouvement… aucune importance si vous n’allez pas bien loin au début..

Lorsque vous arrivez au bout de votre mouvement : arrêtez vous, faites un état des lieux, est-ce que ça tire? ressentez vous une douleur, une émotion, une lourdeur?
Puis repartez vers l’arrière : de la même façon, tout votre thorax, dos, tête, cou vont vers l’arrière en se glissant dans un rail, sans vous pencher en arrière.

Quand vous arrivez au bout, faites une pause, respirez, faites un nouvel état des lieux…. puis repartez de nouveau vers l’avant. Vous pouvez faire au minimum 3 aller/retour et autant de fois que nécessaire tant que vous êtes dans la lenteur !

Le deuxième mouvement est un mouvement haut/bas

De la même façon, tout votre dos, thorax, ventre, tête glissent vers le haut : comme si le haut de votre tête allait toucher le plafond, comme si un fil vous tirait vers le haut. Attention, dans ce mouvement, l’idée ici n’est pas d’avoir la tête qui part en arrière. Vous vous étirez vers le haut…Temps d’arrêt également quand vous vous sentez au bout ( point d’appui) en respirant normalement.

Puis lorsque vous en ressentez le besoin : tout de vous : dos, tête, cou, thorax glissent vers le bas, comme si vous alliez vous enfoncer dans le sol, comme si vous vous affaissiez ( mais dans la lenteur:)). De nouveau, point d’appui en bas.
Comme le mouvement précédent, faites au moins 3 aller/retour et bien plus si votre corps vous en dit 🙂 …

Pas si facile, n’est ce pas? en apparence ces mouvement sont d’une simplicité déconcertante mais en pratique, ce n’est pas si facile d’être lent, de sortir de ses habitudes.

Mais vous allez voir, très vite, votre dos va gagner en légèreté, douceur… vous allez retrouver du plaisir à bouger…


Bravo! vous avez commencer à bouger dans la lenteur sensorielle; nous reviendrons dans ce blog sur les différents exercices possible, en vérité les possibilités sont infinies!

Vidéo recommandée

Pour une meilleure compréhension, consultez cette présentation vidéo de la Gymnastique Sensorielle par Isabelle Bertrand.

Réflexion introspective : Chercher un sens à la douleur

Un mal de dos, cela peut être aussi une invitation à prendre le temps d’une introspection. En effet, c’est souvent la partie émergée de l’iceberg : le thérapeute va retrouver sous sa main un état de tension globale qu’il va harmoniser. La lombalgie ( douleur dans le bas du dos), la dorsalgie ( dans le milieu du dos, souvent entre les omoplates) ou la cervicalgie ( torticolis) sont souvent l’expression d’une tension intérieure qui se manifeste. C’est peut-être ainsi le moment de faire un état des lieux : « pourquoi suis-je dans cet état de tension ? Est-ce que je trouve un sens à mon quotidien? quels sont mes rêves ? qu’est- ce que je pourrais modifier pour être en accord avec ce que je souhaite au fond de moi? »

Le mouvement comme guérison

Pour les fasciathérapeutes, le mouvement va bien au-delà d’un simple déplacement. Il s’agit d’une orientation, d’une signification, et d’une sensation. L’objectif est de rendre les patients acteurs de leur propre soin.

Sources :

Courraud C. (2019) Fascias, le nouvel organe-clé de votre santé : Editions Leduc

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Cet article a 8 commentaires

  1. Article très intéressant ! J’aime beaucoup ton approche.

  2. Merci pour cet article, j’avais déjà entendu parler des fascias mais je ne savait pas qu’il existait des praticien. L’approche dont il est question dans cet article est très intéressante et pourrait être assez aisément intégrée à une routine quotidienne.
    Hâte de voir ta vidéo sur la gymnastique sensorielle.

    1. Oui effectivement, tu as raison c’est très facilement intégrable dans sa journée avec un superbe bénéfice!

  3. Merci pour votre article, j’ai bien aimé les exercices proposés, et le terme de « lenteur sensorielle », c’est joliment dit.

    1. Je suis d’accord avec vous; rien que de le prononcer me fait ralentir 🙂

  4. Merci beaucoup; exercices simples et profonds à la fois qui font du bien, dans ce monde on fait souvent vite, vite; à condition de prendre le temps, de laisser un temps pour cette gymnastique sensorielle.

  5. Merci Marion pour cet article très instructif, je vais mettre en application tes précieux conseils et exercices 😉

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