Pourquoi certains gestes deviennent-ils soudain douloureux ou bloqués ? Et pourquoi les approches mécaniques ne suffisent-elles pas toujours à y remédier ?
En fasciathérapie, on explore une autre manière de comprendre ce phénomène. Les mouvements bloqués sont souvent liés à une désorganisation plus profonde du corps. Ce n’est pas toujours une question d’articulation ou de muscle, mais plutôt une perte de cohérence dans l’organisation interne du mouvement.
C’est ici que la biomécanique sensorielle entre en jeu pour rétablir la fluidité et la clarté du geste.
On imagine souvent le corps comme une machine articulée qu’il faudrait corriger. Mais en réalité, le corps fonctionne comme un système vivant, capable de s’ajuster de l’intérieur.
La biomécanique sensorielle ne cherche pas à corriger un geste. Elle permet au corps de retrouver sa propre logique de mouvement, en suivant ce qui se passe dans la matière vivante.
Une mécanique vivante qui s’exprime dans la lenteur
Avant qu’un geste ne se voie, il s’organise silencieusement à l’intérieur du corps.
Ce mouvement de préparation, lent, fluide et profond, s’appelle le mouvement de base. Il donne au corps une direction (avant, arrière, haut, bas, droite, gauche), et traverse les tissus comme une impulsion glissante.
Ce mouvement est invisible mais indispensable. Il prépare le geste, aligne les différentes parties du corps, et crée une cohérence articulaire.
Quand il ne se fait plus, le mouvement devient maladroit, bloqué ou douloureux.
Pour en savoir plus sur l’intérêt de la lenteur : lisez l’article : La lenteur, vitesse idéale?
Exemple : lorsqu’on incline la tête à gauche, la ceinture scapulaire et les cervicales s’organisent discrètement vers la droite. Il y a une coordination naturelle entre la circularité à gauche (inclinaison) et une linéarité à droite (glissement postural).
Quand cette synchronisation disparaît, la nuque se bloque, la mobilité devient partielle, le corps compense.
Chaque articulation joue son rôle dans l’équilibre global
Un mouvement fluide dépend d’une organisation fine autour des articulations.
Et cette organisation repose sur des enchaînements précis, mais souvent inconscients, entre plusieurs directions, plusieurs axes, plusieurs étages du corps.
Quand une de ces connexions disparaît, le geste se désorganise et le blocage du mouvement peut apparaître.
Exemple : au niveau du genou, la flexion naturelle s’accompagne d’une rotation interne du tibia et d’un léger recul du plateau tibial interne.
Si cette micro-coordination ne se fait plus, le genou se retrouve coincé entre deux contraintes. Résultat : douleurs, usure, voire blessure.
Ce n’est pas l’articulation qui est « mauvaise », c’est l’organisation du geste qui s’est perdue.
Pour en savoir plus sur la gymnastique sensorielle
Le rôle du thérapeute : accompagner sans forcer
Le thérapeute ne corrige pas. Il écoute ce que le corps propose, il perçoit les zones qui résistent, et il accompagne la réorganisation.
Quand le corps retrouve sa logique, tout s’éclaire
Quand le corps se réorganise en profondeur, les gestes retrouvent leur fluidité.
Le mouvement devient simple, naturel.
Le corps se fatigue moins, compense moins. Il bouge avec cohérence, stabilité, et clarté.
Et cette cohérence se répercute sur tout le reste : la respiration, l’état émotionnel, la confiance dans le geste.
Conclusion
Le blocage du mouvement n’est pas une fatalité.
Ce n’est pas non plus une pièce à « réparer ».
C’est souvent un message du corps, qui cherche à se réorganiser.
La biomécanique sensorielle offre une clé précieuse pour accompagner ce retour à l’équilibre : en écoutant, en respectant, en laissant le corps redevenir son propre guide.
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