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L’importance d’écouter les mots et le corps

Dans notre pratique, l’écoute est souvent évoquée comme une qualité essentielle du thérapeute.

Mais que recouvre réellement cette notion ? Comment agit-elle au-delà des mots, jusque dans le corps ?

Nous avons rencontré Sandrine Dorthe, physiothérapeute et thérapeute complémentaire avec diplôme fédéral méthode fasciathérapie, qui partage son expérience et des exemples concrets de patients pour illustrer la puissance de l’écoute dans le processus thérapeutique.

Interview complète de Sandrine Dorthe

  • L’importance d’aller au-delà des mots

Tout le monde sait que l’écoute est importante. Mais, comme le souligne Sandrine, il s’agit d’aller plus loin que la simple attention portée aux paroles.

Un mot répété, une nuance de langage, un détail qui revient souvent peuvent révéler une histoire plus profonde que ce qui est dit en surface.

  • Relier parole et ressenti corporel

En fasciathérapie, cette écoute verbale se prolonge par une écoute corporelle.
Le thérapeute observe comment les mots résonnent dans le corps : tremblements, relâchements, tensions, respiration. C’est dans ce dialogue subtil entre parole et ressenti que se déploie la richesse de la méthode.

 

Trois exemples cliniques marquants

Quand un mot révèle une blessure profonde (le “mais”)

Une jeune femme, marqué par une agression lorsqu’elle avait 17 ans, répétait souvent dans son récit.

           « J’ai eu du soutien, mais… »

Ce petit mot ouvrait sur un manque : le sentiment de ne pas avoir été assez écoutée, crue ou soutenue.

En accueillant ce  » mais » avec attention, Sandrine l’a aidée à mettre en lumière ce besoin fondamental resté inassouvi.

Au fil des séances,  la prise de conscience a permis d’apaiser ses tensions verbales et corporelles, et d’ouvrir un chemin vers plus de calme.

 

Redonner une image positive du corps

Une autre patiente, souffrant de douleurs chroniques, ne parlait de son corps qu’en termes négatifs. 

Lors d’une séance, elle a ressenti des instants agréables et inattendu dans son corps.

Cette découverte, en contradiction avec son discours habituel, a ouvert une nouvelle perspective : son corps pouvait aussi être source de plaisir et d’apaisement.

Petit à petit, elle a appris à intégrer ces moments dans sa vie quotidienne, diminuant l’intensité et la fréquence de ses douleurs. 

Posture, croyances et douleurs

Un patient se plaignait de douleur en bas du dos malgré des traitements ostéopathiques.

En séance, il constata que ses jambes, relâchées en ouverture, étaient confortables.

Pourtant, dans son travail, il restait toujours assis jambes croisées.

Lorsqu’il essaya une posture plus ouverte, pieds posés au sol, il exprima une réticence : pour lui, cette position signifiait une attitude dominante vis-à-vis de l’autre.

Cet exemple montre combien nos croyances liées au corps peuvent influencer nos postures, et parfois nos douleurs.

Une écoute à double sens

  • Le patient apprend aussi à s’écouter

L’écoute n’est pas à sens unique. Le thérapeute écoute le patient, mais la séance apprend aussi au patient à s’écouter lui-même : reconnaître ses ressentis, ses mots, et ce que son corps exprime différemment de sa tête.

  • La richesse d’une double casquette physio / fasciathérapie

Sandrine souligne enfin la richesse de son parcours : sa formation de physiothérapeute l’a dotée d’une solide base anatomique, tandis que la fasciathérapie lui a apporté une dimension plus globale et perceptive.
Les deux approches s’enrichissent mutuellement, chacune apportant un regard complémentaire.

Conclusion : écouter, un acte transformateur

En fasciathérapie, écouter ne se limite pas à entendre.
C’est accueillir les mots, les silences, les gestes et les résonances corporelles.
Cette écoute fine peut révéler des blessures cachées, redonner une image positive du corps, et ouvrir de nouvelles possibilités de mieux-être.

Écouter, c’est déjà soigner.

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